Parcours hors piste by Vandermissen Jean-Marie

Parcours hors piste by Vandermissen Jean-Marie

Auteur:Vandermissen, Jean-Marie [Jean-Marie, Vandermissen]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Musique
Éditeur: Camion blanc
Publié: 2014-09-05T04:00:00+00:00


DIRE STRAITS

De son vivant, Diana, princesse de Galles, n’a jamais voilé son enthousiasme pour la musique rock. Les mondanités quasi quotidiennes auxquelles elle devait s’astreindre l’asphyxiaient autant que les robes étriquées des couturiers de la Cour de Sa Très Gracieuse Majesté. En marge de l’étiquette, elle préfère rencontrer un guitariste, un compositeur, plutôt qu’un chef d’État ; ainsi, son époux se vit un soir contraint à congratuler Status Quo, backstage. Cette perpétuelle mélancolie au fond du regard, son extrême beauté et sa générosité étaient la clé de la sympathie que lui vouaient des artistes aussi prestigieux que Pavarotti, Elton John, Sting ou… Dire Straits.

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Dire Straits, c’est avant tout le fingerpicking de Mark Knopfler et sa Fender Stratocaster. Assez paradoxalement, les concerts de Dire Straits se départissent du calme apparent de leurs disques. Chaque apparition du groupe est, par essence, festive, truffée de surprises, de clins d’œil et de sensibilité tout à la fois. Knopfler est aux antipodes de la bête de scène. Un turban autour du front, un T-shirt, un jean et des serre-poignets de tennisman constituent son unique habit de scène. À l’opposé, le longiligne bassiste John Illsley adopte quelquefois des pantalons bien coupés et des attitudes plus rock, à la limite de l’emprunté quelquefois.

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La première venue de Dire Straits à Bruxelles fut le théâtre d’une véritable mise à sac des bureaux de location. Au terme de deux heures de concert, le groupe accorda un rappel, puis un autre et enfin, un dernier, alors que toutes les lumières de Forest National étaient revenues et que les roadies empaquetaient déjà ce qui pouvait l’être. De mémoire de fan, rarement Bruxelles assista à un tel triomphe.

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Le petit Mark Knopfler n’a encore que sept ans lorsque ses parents quittent l’Écosse pour s’installer à Newcastle-Upon-Tyne, dans le nord-est de l’Angleterre. Newcastle plus simplement. 1956. Période de vaches maigres en Grande-Bretagne. Le père Knopfler, un immigrant hongrois, et son épouse, une enseignante anglaise, tirent le diable par la queue. Pas question de luxe. Pas de téléviseur. Pas de voiture familiale. Seule concession au superflu : un poste à galène. Pour le reste, on essaie de donner la meilleure éducation possible aux enfants. Les fils – ils ne sont guère turbulents – fréquentent la Gosforth Grammar School et la vie s’écoule, paisible. L’oncle Kingsley débarque de temps à autre, joue de l’harmonica et fait découvrir le boogie woogie aux garçons. Mark est envoûté. Il harcèle son père tant et plus afin qu’il lui paie la guitare dont il rêve. Une guitare électrique rouge. La même que joue le guitariste de ce groupe qui monte. Les Shadows. Mark a quinze ans. Jusqu’à aujourd’hui, il a thésaurisé le moindre penny. Nanti de ses quelques économies, il soudoie son père pour la énième fois. L’homme estime finalement la passion de son gamin fondée et l’instrument, en définitive, n’est peut-être pas un investissement à fonds perdus, en témoigne l’enthousiasme de l’adolescent. Ce ne sera pas une Fender Stratocaster mais une Hofner Super Solid à £ 50. Un petit magot.

Je voulais absolument une guitare électrique rouge, je l’ai reçue mais je n’avais pas d’ampli.



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